Entre Mont Bego et Val Camonica

meravigliemago

Merveilles, le Sorcier

TRACCE open access papers

Arcà Andrea, 2011.
Entre Bego et Val Camonica: une clé pour mieux comprendre l’origine de l’art rupestre dans les Alpes, in BEPAA XXII, pp. 71-89.
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La comparaison entre ces deux sites est cruciale pour l’encadrement global de l’art rupestre alpin.

by Andrea Arcà

 


Entre Bégo et Val Camonica
une clé pour mieux comprendre l’origine de l’art rupestre dans les Alpes

Il peut sembler difficile de considérer l’art rupestre des Alpes comme un phénomène unitaire : l’écart quantitatif entre les zones riches en pétroglyphes et les autres est important – qui en a trop, qui trop peu, qui plus souvent rien –, la distance entre les deux capitales des gravures laisse de grands espaces vides, la différence entre l’iconographie du Bégo et du Val Camonica semble elle-même être tranchante, du moins d’un point de vue superficiel. Malgré tout cela, il est plus facile de parler de l’art rupestre des Alpes plutôt que de celui des Pyrénées ou pire encore de celui des Tatra, cela peut être seulement dû à la majeure extension de la chaîne alpine. En réalité la comparaison entre tous les sites à gravures a clairement démontré que les caractéristiques pétrographiques du support rocheux sont la conditio sine qua non pour l’exécution ou non des pétroglyphes (ROCCATI 1924) : est-ce que la roche a un grain fin, a t’-elle été polie par les glaciers, est-elle résistante à la consomption de l’eau, voilà les conditions favorables pour un grand nombre des gravures ; dans les autres cas il est plus probable de rencontrer une absence totale de signes plutôt qu’une présence limitée de ceux-ci. Vu que les conditions idéales ne sont pas faciles à trouver, seuls les deux pôles de gravures ont sédimenté une archive lithique puissante, grâce à la présence d’un grès fin permien à ciment siliceux poli par les glaciers : pelite au Bégo, Verrucano lombardo en Val Camonica.  C’est pour cette raison que la comparaison entre ces deux sites est cruciale pour l’encadrement global de l’art rupestre alpin, tandis que les études comparatives entre le Bégo et le Val Camonica ont été très rares, confirmant ainsi une situation fortement bipolarisée.

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HISTOIRIQUE DES RECHERCHES

La découverte scientifique de l’art rupestre du Val Camonica suit de soixante ans à peu près celle du Bégo. Dans le pôle des Alpes Maritimes les études du botaniste anglais Moggridge semblent marquer en 1868 le début de la documentation (MOGGRIDGE 1868), suivis entre la fin du XIXème siècle et le début du XXème par l’encadrement taxinomique d’un autre botaniste anglais, Clarence Bicknell, qui fût le premier scientifique à s’occuper des roches gravées de la zone, aussi bien qu’être le découvreur de Fontanalbe (BICKNELL 1913). Au Val Camonica c’est seulement en 1929 que l’on commence à relever et à étudier, dans le cadre de l’archéologie, les roches de Cemmo (GRAZIOSI 1929 ; MARRO 1930), et c’est seulement entre l’hiver 1931 et le printemps 1932 que l’on commence à découvrir les grandes zones gravées de Seradina, Bedolina, Naquane, Foppe de Nadro et Campanine (MARRO 1932 ; BATTAGLIA 1933). C’est une recherche et une étude menées à plusieurs mains, entre le psychiatre-anthropologue Giovanni Marro et les archéologues Paolo Graziosi et Raffaello Battaglia, qui ont le soutien des découvreurs locaux Giacomo Bellicini et Giuseppe Amaracco. Si pour ces premiers soixante ans, de 1868 à 1929, la comparaison entre les représentations du pôle sud-occidental et celles du pôle centre-alpin a été impossible, vu que les secondes n’étaient pas connues, pour les trente années suivantes aussi, jusqu’au début des années ’60 du vingtième siècle, une telle comparaison a été très difficile, à cause des différences entre les techniques de documentation – frottages systématiques au Bégo, photographies sporadiques au Val Camonica – et donc en conséquence du manque de reproduction graphique des signes gravés de la capitale rupestre centre-alpine.

En effet déjà dans les années ’30 du vingtième siècle les principaux scientifiques italiens qui s’occupèrent d’étudier cet immense patrimoine iconographique alpin – il faut rappeler que le Mont Bégo (Meraviglie et Fontanalba) et le Val Camonica étaient tous les deux en territoire italien – firent des essais de comparaison, en jugeant que le pôle méridional était beaucoup plus ancien (premier âge des métaux) que l’autre, qui aurait commencé sa vie seulement au début du l’âge du Fer, quand au Bégo tout était fini. A ce sujet, la position de Piero Barocelli est claire et très proche de celle de Battaglia :

Le genti della Val Camonica incidevano le prime figure quando a Monte Bego con ogni verosimiglianza siffatto uso aveva già avuto il suo pieno fiore, dopo lunghissimo corso de secoli. Le incisioni della Valcamonica, in confronto con quelle del Bego, rivelano nelle genti che le eseguirono condizioni di vita sociale, economica e culturale diverse, e diverse tendenze nella rappresentazione dei vari animali di fauna selvatica e domestica (BAROCELLI 1939, p.14).

La clé de la question chronologique pour le Val Camonica était la datation des représentations de poignard gravées sur les roches de Cemmo, qui ne furent pas reconnues comme chalcolithiques, mais au contraire du premier âge du Fer. En 1939 une exposition de frottages, moulages et photographies (BAROCELLI 1939) à Bordigherra, au musée Bicknell, qui fût la maison du botaniste anglais, organisée par Piero Barocelli, Carlo Conti et Nino Lamboglia, montra pour la première fois dans le même espace les représentations du Bégo et du Val Camonica, ainsi que d’autres dessins provenant des différentes zones du monde. En 1947 Giovanni Marro fit de nouveau une comparaison entre les deux capitales alpines d’art rupestre, plus favorable aux dissonances qu’aux consonances et à la priorité chronologique des gravures du Bégo (MARRO 1947), tandis que furent soulignées pour la première fois les ressemblances entre les représentations géométriques, celles qui sont maintenant appellées topographiques.

Il faut attendre l’œuvre du paléoethnologiste Emanuel Anati au Val Camonica, qui fût dans la période 1960-1982 (ANATI 1960 ; 1970 ; 1975 ; 1982a ; 1982b) d’une importance considérable pour obtenir une meilleure datation de l’art rupestre camunnien, surtout en ce qui concerne la compréhension des phases néolithiques et chalcolithiques, ainsi que les travaux complets et systématiques de l’équipe menée au Bégo par le scientifique naturaliste Henry de Lumley, qui parurent à partir de 1976 (LUMLEY DE et al. 1976 ; 2003a ; 2003b ; LUMLEY DE 1995), pour entreprendre un parcours de parallélisassions entre les deux séries gravées, basé sur des données suffisamment fiables.

En effet Anati exprimait déjà en 1968, à l’occasion du Valcamonica Symposium, ses considérations sur le rapport entre les gravures du Val Camonica et celles du Bégo, mais uniquement dans le débat sur l’art rupestre alpin (BELTRAN et al. 1970, pp. 175-186), qui est la transcription d’une discussion, en affirmant que

les deux premières phases du Mont Bégo [la première en relation avec l’art mégalithique1, la seconde “synchronisée avec l’horizon chronologique du vase campaniforme2“, NDR], sont très proches des phases parallèles, contemporaines, du Val Camonica. Au début, dans les phases archaïques, les gravures de plusieurs régions des Alpes sont presque identiques (…) faut-il penser à une origine commune du monde figuratif des gens qui exécutaient les gravures rupestres? (ibid. p. 176).

Il affirme aussi que, au cours de

l’évolution entre la phase 3-A et 3-B [passage Campaniforme-Bronze Ancien, NDR](…) le Mont Bégo resta plus refermé en lui-même (…) C’est pratiquement à partir de cette période-là que les histoires du Mont Bégo et du Val Camonica se différencient complètement : ce sont, des lors, deux mondes séparés (ibid. p. 178).

Dans ce cas l’auteur semble appliquer intégralement sa division en styles de l’art rupestre camunien  à l’autre pôle alpin : style II néolithique, style IIIA chalcolithique (la phase des compositions monumentales) et IIIB de l’âge du Bronze Ancien.

Mais c’est surtout dans Les Dossiers de l’Archeologie, publié en 1977, un livret qui représente un unicum dans le cadre des études de l’art rupestre de la Vallée des Merveilles,  grâce au fait qu’il est possible d’y trouver une pluralité d’interprétations et d’hypothèses chronologiques (BLAIN, PAQUIER, 1977a ; 1977b ; BOCQUET 1977 ; LUMLEY DE 1977), que nous pouvons voire pour la première fois les images des deux pôles alpins de l’art rupestre publiées les unes à coté des autres. C’est là que se renouvelle l’idée, déjà soutenue par les scientifiques italiens avant de la guerre, que l’origine des armes du Bégo serait Chalcolithique, hypothèse niée, dans le passé, par de Lumley, qui admettait seulement une référence au Bronze ancien. Au cours des années suivantes, les occasions de comparaison ont été vraiment rares, à l’exception des articles publiés par André Blain, malheureusement récemment disparu, sur le Bulletin d’Etudes Préhistoriques Alpines (BLAIN, PAQUIER 1978 ; 1980 ; 1987), qui sont de facto ignorés dans les œuvres et dans la bibliographie publié par l’équipe dirigée par H. de Lumley.

Dans le cadre des représentations d’armes, il faut citer la position de l’archéologue R. Chernokian, sceptique en ce qui concerne la bonne réussite d’une comparaison entre les représentations du Bégo et les pièces archéologiques correspondantes, ainsi que sur la possibilité de mettre en parallèle les deux pôles alpins, vu que selon lui le Bégo est totalement diffèrent pour ses fondements et très différent en ce qui concerne le style et le niveau graphique (CHERNOKIAN 1988). C’est une position sur laquelle le soussigné n’est pas d’accord ; elle peut en partie résulter de la comparaison entre documentations graphiques différemment rendues, aussi bien que d’une vérification autoptique limitée.

Tout cela va changer en 1999, quand l’identité des phases du Néolithique Final-âge du Cuivre 1 (suivant les définitions chronologiques utilisées pour l’Italie du nord, IVème millénaire av. J-C) des gravures topographiques du Bégo et du Val Camonica (ARCA’ 1999 ; 2004 ; 2005b ; ARCA’, FOSSATI 2004), est suggérée de façon irréfutable, et surtout en 2000, quand dans les pré-actes du IXe Colloque International Les Alpes dans l’Antiquité, l’article rédigé par de Lumley et son équipe (LUMLEY DE et al. 2000), qui ne sera jamais plus publié en version définitive, bénéficie de larges renvois au cadre archéologique exposé par R. De Marinis pour le style IIIA – qui correspond à l’âge du Cuivre 2, et donc à la première moitié du IIIe millénaire av. J-C –, un cadre qui est fondamental pour la datation de l’art rupestre camunnien (DE MARINIS 1994 ; 1997 ; 2006), et pas seulement camunnien. Dans ces pré-actes du IXe Colloque la chronologie du Bégo est en fait vieillie jusqu’à comprendre tout le Chalcolithique3, c’est-à-dire la deuxième moitié du IVe et le IIIe millénaire av. J-C. Tout cela est confirmé et détaillé dans les publications dédiées aux zones III et XII de la Vallées des Merveilles (LUMLEY DE et al. 2003a ; 2003b), bien que les renvois aux éléments de le Val Camonica sont moins nombreux.

Sur la base de ces données, il est possible d’envisager l’importance d’un essai de parallélisassions entre les gravures de deux pôles de l’art rupestre alpin, pour lequel les travaux du présent écrivain (ARCA’ 2009), partiellement mis à jour, sont repris ici de façon plus synthétique, tant pour le texte que pour les images. En ce qui concerne les phases les plus anciennes, c’est à dire entre le IVe millénaire av. J-C et le début du IIe, la synchronisation semble donner des résultats avec une très bonne correspondance (fig. 8). Trois catégories de signes sont paradigmatiques à ce regard : figures topographiques, attelages et armes. Elles seront traitées l’une après l’autre. Au-delà de ces sujets et après cette fourchette chronologique, les deux chemins divergent, non pas parce que l’un des deux pôles va prendre une voie différente, mais simplement parce qu’il cesse d’exister. C’est le Val Camonica qui va survivre en ce qui concerne les signes sur roche, avec la plus grande partie de son patrimoine iconographique à venir. C’est exactement cette partie, incomparable à cause de l’absence de l’autre terme, qui fait la différence apparente avec le Bégo.

LES REPRESENTATIONS TOPOGRAPHIQUES

La définition de gravures topographiques se réfère à une classe de signes au caractère nettement géométrique, principalement quadrangulaires, plus rarement circulaires, souvent rapprochés en compositions, qui dès les premiers essais d’interprétation, à la fois au Bégo et au Val Camonica, ont été reliés à la représentation de terroirs anthropisés, soit de bergeries alpines (BICKNELL 1913) soit de champs cultivés (BATTAGLIA 1934). Le sujet a été traité en détail par le soussigné, qui a démontré la priorité chronologique de ces signes en Val Camonica et au Bégo (IV millénaire av. J-C) et envisagé leur probable signification en terme de représentation de champs cultivés en céréales, ces derniers étant représentés par une ponctuation ordonnée en files et colonnes. Les différentes silhouettes de ces “parcelles” cultivées, au début à taches irréguliéres et ensuite nettement quadrangulaires, peuvent suggérer une séquence qui part du champ défriché à la pioche pour arriver au champ labouré à l’araire (ARCA’ 2005b) ; le premier suit les irrégularités du terrain naturel, le second a été régularisé à cause des nécessités du mouvement tout droit de l’araire. Et donc ce dernier passage se relie bien avec la phase suivante, pleinement Chalcolithique, dans laquelle les scènes d’attelage font leur apparition. Au niveau de l’interprétation et dans le cadre de l’anthropologie sociale, il est même possible d’envisager une évolution de la propriété de la terre, en comparant les gravures topographiques néolithiques avec celles, plus rares, de l’âge du Fer (ARCA’ 2010).

FIG. 1 - COMPOSITIONS TOPOGRAFIQUES. Comparaison entre le Val Camonica (à gauche) et le Mont Bégo (à droite). A - Aires piquetées : 1) FDN 23 ; 2) Fontanalbe, Roche des 300. B - Module commun : 3) VIT3 ; 4) Fontanalbe Roche des 300. C - Grilles : 5) VIT13 ; 6) Merveilles, Roche de l'Autel (1-6 cliché A. Arcà).

FIG. 1 – COMPOSITIONS TOPOGRAFIQUES. Comparaison entre le Val Camonica (à gauche) et le Mont Bégo (à droite). A – Aires piquetées : 1) FDN 23 ; 2) Fontanalbe, Roche des 300. B – Module commun : 3) VIT3 ; 4) Fontanalbe Roche des 300. C – Grilles : 5) VIT13 ; 6) Merveilles, Roche de l’Autel (1-6 cliché A. Arcà).

A la vue de ces informations, ce qui importe dans ce contexte est la grande similarité, qui se traduit dans certains cas par l’identité totale entre les dites gravures topographiques du Val Camonica et celles du Bégo (fig. 1), plus-haut définies comme des gravures géométriques (LUMLEY DE 1995), surtout dans la zone de Fontanalbe. Il est possible d’ancrer cette ressemblance à trois couples de types :

  • a) les grandes taches complètement gravées à l’intérieur ;
  • b) les dits modules-communs, composés d’une aire centrale rectangulaire piquetée flanquée par une enceinte remplie d’une ponctuation régulière ;
  • c) les grilles, nommées “réticulés” au Bégo (LUMLEY DE 1995).

Pour chaque type il existe des cas parallèles bien évidents, c’est-à-dire, pour en citer quelques-uns,  entre Foppe de Nadro roche 23 et Fontanalbe Roche des 300 pour les grandes aires piquetées, entre Vite roche 3 et encore Fontanalbe Roche des 300 pour le module-commun, et enfin entre Vite roche 13 et Roche de l’Autel aux Merveilles pour les grilles. Aussi bien en Val Camonica qu’au Bégo la priorité chronologique est assurée par l’évidence des superpositions : les topographiques-géométriques sont toujours coupées par les figures plus récentes (ARCA’ 2004), ce qui leur donne la caractéristique d’être les premiers signes gravés dans l’art rupestre alpin post-paleolitique4. Leur relation avec le thème de la terre, de son défrichement et de son labour, est fortement significative non seulement au niveau de la représentation, mais aussi à celui du symbole. Leur importance par rapport à l’histoire de l’agriculture, ainsi que pour l’origine des représentations (géo)graphiques et cartographiques de la terre, et aussi évidente (ARCA’ 2007). C’est l’un des cas dans lesquels l’iconographie rupestre peut mieux exprimer l’exclusivité de sa potentielle contribution à la meilleure compréhension de la préhistoire.

LES SCENES D’ATTELAGE

La puissance du lien sémantique entre la classe de gravures dites topographiques et les scènes d’attelage a déjà été mentionnée: un contexte thématique évident, qu’il serait possible de qualifier par la définition de “signes de la terre”, qui semble être la plus convenable. Les attelages sont bien plus répandus au Bégo qu’en Val Camonica : 569 scènes (LUMLEY DE 1995) contre 36 (PIOMBARDI 1989, 1992 ; FOSSATI 1994b ; CHIODI 2003 ; CHIODI, MASNATA 2004 ; SANSONI 2004 ; ARCA’ 2005b  ; FOSSATI 2008). En ce qui concerne la chronologie, tous les attelages bovins du Val Camonica peuvent être encadrés dans les phases de l’âge du Cuivre 2 et 3 (ARCA’ 2005a), qui correspondent au styles IIIA1 et IIIA2, en montrant une forte affinité formelle. Seule deux cas peuvent être mis en relation avec le passage Bronze Ancien-Bronze Moyen (FOSSATI 2008). Les attelages équins au Val Camonica, qui datent de l’âge du Fer, sont exclus de la présente tractation ; ils sont absents au Bégo, ou nous ne disposons pas de détails chronologiques spécifiques, ni d’une subdivision en phases. Ainsi pour les attelages, l’étude des superpositions montre des données cohérentes ; aussi bien au Bégo qu’au Val Camonica les compositions topographiques sont superposées par les scènes de labour. Les affinités et les difformités formelles, ainsi que les comparaisons archéologiques, permettent par contre de démontrer la présence au Bégo d’un type d’araire, absent dans les représentions camunniennes, qui s’approche mieux de l’exemplaire en bois du type Tryptolème trouvé au Lavagnone, qui est considéré comme le plus ancien araire du monde, remontant à la fin du IIIe millénaire (BA IA, 2048-2010 cal. BC, DE MARINIS 2000).

FIG. 2 - ATTELAGES. Bovidés au corps linéaire, Val Camonica (à gauche) et Mont Bégo (à droite) : 1) Dos Cüi, fig. A119 ; 2) Dos Cüi, fig. E1 ; 3) Fontanalbe, Ciappe ; 4) Merveilles (cliché A. Arcà). Comparaisons : 5) l’araire en bois de type Tryptolème du Lavagnone (2048-2010 cal. BC ; de De Marinis 2000) ; 6) araire avec cep et guidon de Fontanalbe Roche des 300 (cliché A. Arcà)

FIG. 2 – ATTELAGES. Bovidés au corps linéaire, Val Camonica (à gauche) et Mont Bégo (à droite) : 1) Dos Cüi, fig. A119 ; 2) Dos Cüi, fig. E1 ; 3) Fontanalbe, Ciappe ; 4) Merveilles (cliché A. Arcà). Comparaisons : 5) l’araire en bois de type Tryptolème du Lavagnone (2048-2010 cal. BC ; de De Marinis 2000) ; 6) araire avec cep et guidon de Fontanalbe Roche des 300 (cliché A. Arcà)

La similarité entre les scènes d’attelage (fig. 2) s’exprime surtout dans les cas des bœufs au corps linéaire, présents dans le pôle méridional aussi bien aux Merveilles qu’à Fontanalbe, et dans le pôle centre-alpin, beaucoup plus rares,  à Dos Cüi (ARCA 2005a) et à Campanine r. 8 et r. 40 (SANSONI 2004). Dans les deux pôles l’araire est du type à bêche, la charrue constituant la continuation directe du guidon, et le joug est placé sur le cou. En tenant compte du fait qu’il s’agit du premier type d’araire représenté dans les gravures, et que les bœufs sont rendus simplement avec une ligne pour le corps et un demi-cercle pour les cornes, il est possible de conclure que, dans le cadre d’une chronologie relative entre les représentations corniformes du Bégo, les plus anciennes sont les plus linéaires. En se référant de nouveau aux araires, seulement dans les cas les plus récentes du Bégo, qui s’approchent le plus du déjà mentionné araire du type Tryptolème, nous trouvons le cep, comme dans la Roche des 300 à Fontanalbe, et l’araire est à pioche.

Il est possible d’en déduire que pour la catégorie des attelages la différentiation est majeure par rapport aux gravures topographiques ; il y a des détails qui caractérisent exclusivement le pôle des Alpes Maritimes : nous pouvons citer la présence de quadrilles de bœufs, ainsi que de petites figurines qui probablement représentent les garçons en train d’aider leur père qui tient le guidon de l’araire. De même le laboureur tient le guidon avec une seule main, tenant dans l’autre un fouet, gravé en filiforme et généralement non rendu dans les relevés.

LES REPRESENTATIONS D’ARMES

Le cœur de ces exercices de comparaison se place dans la classe des figures d’armes. C’est là que nous pouvons étudier les correspondances archéologiques les plus spécialisées, et c’est encore là que peuvent se trouver dans le même objet des éléments de dissonance et de consonance. La référence est faite ici à la différenciation entre les poignées et les lames de poignard, vu que l’élément diagnostique, pour l’archéologie, est la lame, ou mieux sa base, et non la poignée. L’évidence est que les poignées du Bégo, éléments d’autre part périssables, ne correspondent pas à celles des poignards gravés en Val Camonica, tandis que les lames, en partie, le sont. C’est ici probablement l’une des causes possibles de tant de freins et de délais afin de pouvoir comparer les séries d’armes, principalement des poignards et hallebardes, de deux pôles de l’art rupestre alpin, pendant trop longtemps considérés en façon dichotomique.

Avant d’essayer la mise en parallèle de deux séries, il faut dire quelques mots pour illustrer le deux situations séparées. Au Val Camonica, toutes les représentations d’armes des compositions monumentales (styles IIIA1 et IIIA2), magistralement systématisées par R.C. De Marinis (DE MARINIS 1994), trouvent une correspondance avec les pièces archéologiques de l’âge du Cuivre 2 et 3, première et deuxième moitié du IIIe millénaire av. J-C en datation grossière. En résumant ce genre d’encadrement, nous trouvons pour le Chalcolithique deux correspondances pour les poignards et trois pour les hallebardes :

  • a) poignards à lame triangulaire et base droite de type Remedello A et B (style IIIA1-âge du Cuivre 2), poignards à languette de prise plate et épaule rhomboïdale de type Ciempozuelos (style IIIA2-âge du Cuivre 3) ;
  • b) hallebardes à lame foliée en silex type tombe 102 de Remedello, hallebardes à lame triangulaire et base droite de type Montebradoni (style IIIA1-âge du Cuivre 2) et enfin hallebardes à lame triangulaire allongée nervurée de type Gambara ou Villafranca (style IIIA2-âge du Cuivre 3).

Il faut ajouter à ces correspondances les éléments qui peuvent se référer à l’âge du Bronze Ancien, principalement les poignards à manche fondu, les hallebardes avec lame à la base courbe et rivets et les haches à spatule (ARCA’ 2009) ; ces dernières ne sont pas traitées ici. La situation est différente en ce qui concerne les surfaces gravées au sol : bien qu’il soit possible de trouver les mêmes éléments de compositions monumentales, il y a en plus des représentations de poignard qui ne sont pas totalement comparables avec les données archéologiques, surtout en ce qui concerne la poignée en T et au pommeau globulaire (CHIODI, MASNATA 2004 ; CASINI, FOSSATI 2004), poignée qui d’autre part n’est presque jamais conservée dans la stratigraphie des fouilles.

C’est un peu la même situation que nous trouvons au Bégo, où par contre les compositions monumentales sur paroi verticale sont quasi absentes et les surfaces gravées au sol dominent. Dans le pôle des Alpes Maritimes, grâce à la précision du travail complet mené par l’équipe conduite par H. de Lumley, on peut compter 1020 représentations de poignard et 268 d’hallebarde (LUMLEY DE et al. 2003a ; 2003b) : une situation donc beaucoup plus massive que celle du Val Camonica. Dans ces études une certaine difficulté à trouver des correspondances précises avec les pièces archéologiques, surtout en ce qui concerne les poignées, est déclarée avec prudence. Au niveau de l’interprétation, l’impasse est justifiée en supposant une façon symbolique de représenter les armes, en modifiant aussi bien les aspect formels que les dimensions : “il ne s’agit pas de véritables représentations d’armes mais de figures symboliques dont la représentation est plus ou moins proche de la réalité” (LUMLEY DE et al. 2003a, p. 585). En ce qui concerne les aspects formels, il est possible de se référer au cas des poignards cornus, qui pourraient bien être différemment interprétés si la présence des chevauchements, qui semble bien évidente, était explicitée. Les tentatives, au contraire, d’identifier aussi au Bégo la correspondance précise entre figurations rupestres et objets réels, correspondance qui est presque totale en Val Camonica, mettrait à la lumière l’existence des types non documentés ou pas encore documentés au niveau de l’archéologie, en restituant à l’iconographie rupestre une valeur documentaire dans certains cas plus étendue que celle qui vient de l’étude des objets réels. En ce qui concerne la chronologie, les études les plus récentes (LUMLEY DE et al. 2003a ; 2003b) préfèrent une attribution au plein Chalcolithique, en considérant comme plus rares les formes de l’âge du Bronze Ancien.

En passant enfin à la mise en parallèle des représentations d’armes entre les deux capitales de l’art rupestre, pour ce qui concerne la fourchette pleine âge du Cuivre- Bronze Ancien, il est possible de tenter de la simplifier en considérant quatre types des poignards et quatre d’hallebardes. Pour chacun d’entre eux seront données les correspondances archéologiques et les exemples pour le Bégo5 ainsi que pour le Val Camonica. Les différentes types des poignée donnent origine à des variantes.

FIG. 3

FIG. 3 – POIGNARDS. Poignards à “queue” et lame triangulaire courte et longue et base droite, Age du Cuivre 2 (Remedello 2) : 1) de Cumarola (dessin Bagolini) ; 2) de Remedello di Sotto (1 et 2 de Bianco Peroni 1994) ; 3) de Orgon ; 4) de Salins-les-Bains (3 et 4 de Gallay 1981). Comparaisons, à gauche Val Camonica, à droite M. Bégo. A – poignée à demi-lune ou pommeau : 5) Borno 4 (cliché A. Fossati) ; 6) Cemmo 2 ; 7) Chef de Tribù (cliché Musée d’Anthropologie de Turin). B – poignée absente : 8) z. VI g. I r. 7 (de Lumley de 1992). C – poignée rectangulaire ou à T : 9) VIT36 ; 10) FDN 4 ; 11) Merveilles ; 12) Arpetto, z. IV g. III r. 8C (de Bernardini 1979). D – poignée trapézoïdale : 13, Merveilles, z. VI gr. I r. 7A (6, 9, 10, 11, 13 cliché A. Arcà).

Pour les poignards :

  • 1. lame triangulaire large à la base droite (fig. 3), en correspondance archéologique avec les poignards de l’âge du Cuivre 2 à la lame triangulaire courte et longue, base droite et “queue” type Remedello A – auquel  peut s’approcher le poignard type Orgon (GALLAY 1981) – et B ; il y a six variations pour la poignée.
    1A – avec poignée en demi-lune :
    – pour le Bégo (très rares) Roche aux poignards convergents (z. XII gr. I r. 16A) ;
    – pour le Val Camonica Cemmo 1, Cemmo 2 et plusieures compositions monumentales chalcolithiques.
    1B – avec poignée en T :
    – pour le Bégo Roche aux poignards convergents (z. XII gr. I r. 16A), Roche du Soleil (z. V gr. II r. 3) et autres en LUMLEY DE 19956 ;
    – pour le Val Camonica FDN 23 et FDN 24 (Ceto ; CASINI, FOSSATI 2004).
    1C – avec poignée au pommeau globulaire :
    – pour le Bégo, poignards opposés dans la stèle dite du Chef de Tribu (z. VII gr. I r. 8) et autres en LUMLEY DE 19957 ;
    – pour le Val Camonica VIT36 (Paspardo), FDN23 et FDN4 (Ceto).
    1D – avec poignée rectangulaire :
    –  pour le Bégo z. VI gr.I r. 9A et z. IX gr. II r. 4 ;
    –  rien pour le Val Camonica ;
    1E – avec poignée trapézoïdale :
    – pour le Bégo z. XI gr. 0 Autel fig. 474 sect C, z. VI gr. I r. 7, z. IV gr. III r. 19C ;
    – rien pour le Val Camonica ;
    1F – sans poignée :
    – pour le Bégo z. XVI gr. I r. 26beta ;
    – rien pour le Val Camonica ;
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FIG. 4 – POIGNARDS. Poignards à lame triangulaire longue et épaule rhomboïdale, âge du Cuivre 3 (Campaniforme) : 1) type Ciempozuelos, de la tombe nord de S. Cristina di Fiesse (de Bianco Peroni 1994) ; 2) type Fontbouisse de Blandas (de Gallay 1981). Comparaisons, à gauche Val Camonica, à droite M. Bégo : 3) Cemmo 3 (relevé de Le Pietre degli Dei 1994) ; 4) Tresivio r. 1A (de Sansoni et alii 1999) ; 5) Merveilles, Roche de l’homme au bras à zig-zag ; 6) Merveilles, Autel (3, 5 et 6 cliché A. Arcà).
Poignards à lame triangulaire courte et épaule rhomboïdale type Soyons, âge du Cuivre 3 (de Gallay 1981) : 7) de Avignon (dessin J. Courtin) ; 8) de Saône (dessin A. Cabrol) ; 9) de Soyons (dessin J. Bill). Comparaisons avec le Mont Bégo : 10, 11 et 12, Merveilles, Roche de l’homme au bras à zig-zag (cliché A. Arcà).
Poignards à la lame triangulaire longue et épaule tombante, âge du Cuivre 3 : 13) poignard campaniforme de San Román de Hornija (Museo de Valladolid) ; 14) poignard campaniforme type Trizay de Saint-Hilaire-Saint-Florent (de Gallay 1981). Comparaison avec le Mont Bégo : 15) Merveilles, Altare (cliché A. Arcà).

  • 2. lame triangulaire longue à languette de prise plate et “épaule tombante” (fig. 4), en correspondance archéologique avec les poignards en cuivre (âge du Cuivre 3) type Trizay de Saint-Hilaire-Saint-Florent8, type Ciempozuelos et type San Román de Hornija (Musée de Valladolid), avec deux variations, poignée au pommeau ou trapézoïdale :
    – pour le Bégo z. XI gr. 0 Autel et autres en LUMLEY DE 19959 ;
    – rien pour le Val Camonica ;
  • 3. lame triangulaire (longue et courte) à languette de prise plate et épaule rhomboïdale (fig. 4), en correspondance archéologique10 avec les poignards en cuivre type Ciempozuelos de la t. N de S. Cristina de Fiesse, et aussi type Fontbouisse de Blandas11  et type Soyons (âge du Cuivre 3) :
    – pour le Bégo Roche de l’homme au bras en zig-zag12  (z. IV gr. III r. 16D), z. VIII gr. VII r. 2  et autres en LUMLEY DE 199513 ;
    – pour le Val Camonica Cemmo 314 (Capo di Ponte) et  Tresivio roche 1A  (SANSONI et al. 1999) dans la Valtelline voisine ;

 

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FIG. 5 – POIGNARDS. Poignards au manche fondu de l’âge du Bronze ancien : 1) type Loreto Aprutino ; 2) de Les Ruscats, Solliès-Pont (Var – F, de Lumley de 1995) ; 3) type Castione var. B (dessin de SAM., 1 et 3 de Bianco Peroni 1994). Comparaisons, à gauche Val Camonica, à droite M. Bégo : 4) de Tresivio r. 1A (Valtellina, de Sansoni et alii 1999) ; 5) de Foppe di Nadro r. 22 ; 6) Merveilles, Paroi vitrifié ; 7) Fontanalbe, Ciappe (5, 6 et 7 cliché A. Arcà).

  • 4. lame triangulaire étroite à la base courbe et garde en surplomb (fig. 5), en correspondance archéologique avec les poignards au manche fondu du Bronze Ancien :
    – pour le Bégo les deux poignards sur la Paroi Vitrifiée aux Merveilles (z. VII gr. I r. 17) et z. VIII gr. VII r. 1-2 ;
    – pour le Val Camonica (très rares) FDN23 secteurs C et F (CASINI, FOSSATI 2004) et un autre poignard de Tresivio roche 1A (SANSONI et al. 1999) dans la Valtelline voisine.
FIG. 6

Fig.6 – HALLEBARDES. Hallebardes à la lame foliée, âge du Cuivre 2 (Remedello 2) : 1) lames en silex de la t. 102 de Remedello di Sotto (cliché F. Zaina, de Le Pietre degli Dei). Comparaisons, à gauche Val Camonica, à droite M. Bégo : 2) figures de Hallebarde de la Roccia del Sole (Paspardo, cliché A. Fossati) ; 3) Hallebardes et hallebardier de Fontanalbe, z. XVII g. II r. 59. Hallebardes à la lame triangulaire et base rectiligne, âge du Cuivre 2 : 4) lame de Montebradoni (de Bianco Peroni 1994). Comparaisons, à gauche Val Camonica et Trentin, à droite M. Bégo : 5) stèle de Arco I ; 6) et 7) de FDN 4 ; 8) Merveilles, z. VIII gr. II r. 2 (relevé de Lumley) ; 9) Merveilles, z. VIII gr. VII r. 13 ; 10) Fontanalbe, Ciappe (5-10 cliché A. Arcà). ” FIG. 6 – HALLEBARDES. Hallebardes à la lame foliée, âge du Cuivre 2 (Remedello 2) : 1) lames en silex de la t. 102 de Remedello di Sotto (cliché F. Zaina, de Le Pietre degli Dei). Comparaisons, à gauche Val Camonica, à droite M. Bégo : 2) figures de Hallebarde de la Roccia del Sole (Paspardo, cliché A. Fossati) ; 3) Hallebardes et hallebardier de Fontanalbe, z. XVII g. II r. 59.
Hallebardes à la lame triangulaire et base rectiligne, âge du Cuivre 2 : 4) lame de Montebradoni (de Bianco Peroni 1994). Comparaisons, à gauche Val Camonica et Trentin, à droite M. Bégo : 5) stèle de Arco I ; 6) et 7) de FDN 4 ; 8) Merveilles, z. VIII gr. II r. 2 (relevé de Lumley) ; 9) Merveilles, z. VIII gr. VII r. 13 ; 10) Fontanalbe, Ciappe (5-10 cliché A. Arcà).

 

Pour les hallebardes :

  • 1. lame foliée et manche courbé (fig. 6), en correspondance archéologique avec la lame foliée en silex type tombe 102 de Remedello, âge du Cuivre 2 :
    – pour le Bégo figures sur la Roche des Conscrits (z. XIX gr. IV r. 1alfa) et sur la Roche des Peaux15 (z. XVII gr. II r. 59gamma) a Fontanalbe et dans la zone du Gias del Ciari aux Merveilles ;
    – pour le Val Camonica figures d’hallebardes au Capitello dei due Pini (Paspardo).
  • 2. lame triangulaire à la base droite (fig. 6), en correspondance archéologique avec les lames triangulaires et base droite de type Montebradoni, âge du Cuivre 2 :
    – pour le Bégo figures sur la Roche de la Fourche16  (z. XIX gr. IV r. 1alfa) à Fontanalbe ou sur l’Autel aux Merveilles (z. XI gr. I) ;
    –  pour le Val Camonica FDN4 et sur la stèle de Arco 1 dans le Trentin.
FIG. 7

FIG. 7 – HALLEBARDES. Hallebardes à la lame triangulaire allongée et base subrectiligne, âge du Cuivre 3 (Campaniforme) : 1) de Villafranca veronese (cliché F. Zaina, de Le Pietre degli Dei). Comparaisons, à gauche Val Camonica, à droite M. Bégo : 2) de Corni Freschi ; 3) Fontanalbe, z. XIX ; 4) Merveilles, z. VI gr. I r. 7A (2-4 cliché A. Arcà).
Hallebardes à la lame triangulaire et base courbe, âge du Cuivre 3 – âge du Bronze ancien : 5) type Calvatone de Pomarance, âge du Cuivre 3 ; 6) type Cotronei de Cotronei, âge du Bronze ancien (5- 6 de Bianco Peroni, 1994). Comparaisons avec le M. Bégo : 7) Merveilles, z. IX gr. II r. 4 ; 8) Fontanalbe, z. XIX, Roche des conscrits ; 9) Fontanalbe, z. XIX (7-9 cliché A. Arcà).

 

  • 3. lame triangulaire allongée à la base droite (fig. 7), en correspondance archéologique avec les hallebardes à la lame triangulaire allongée nervurée de type Montemerano ou Villafranca Veronese, âge du Cuivre 3 :
    – pour le Bégo figures de Fontanalbe zone XIX et Merveilles zone VI gr. 1 r. 7A ;
    – pour le Val Camonica figures sur Cemmo 3 et Corni Freschi (Darfo Boario Terme).
  • 4. lame triangulaire à la base courbe et rivets (fig. 7), en correspondance archéologique avec les hallebardes en bronze type Calvatone de Pomarance ou Cotronei17, âge du Cuivre 3 et Bronze Ancien :
    – pour le Bégo figures de Fontanalbe zone XIX Roche des Conscrits et Merveilles zone IX ;
    – rien pour le Val Camonica, sauf éventuellement le roche de Termen.

Cette longue liste des comparaisons semble démontrer aussi au Bégo une correspondance répétée, en ce qui concerne les figures d’armes du période Chalcolithique-Bronze Ancien, entre figurations rupestres et objets réels, en plus de rendre efficace une bonne parallélisassions avec le Val Camonica. Au niveau thématique il faut noter qu’après la classe des “signes de la terre” de tradition néolithique nous passons à la classe des “signes de la guerre”, ou plus simplement de puissance et de prestige, avec les armes et les premiers métaux, cuivre dans ces cas, qui jouent le rôle principal.

CONCLUSIONS

L’exercice de comparaison entre le deux pôles de l’art rupestre alpin semble avoir obtenu des résultats favorables. Toutes les classes thématiques choisies, figures topographiques, attelages et armes, qui de plus couvrent la quasi totalité des sujets gravés pendants les périodes correspondantes, montrent un degré de ressemblance bon ou parfois très bon, qui correspond aussi à la position chronologique, donnée confirmée par les superpositions. En tenant compte du fait qu’on ne peut pas démontrer l’identité entre les deux séries gravées, vu qu’il y a des différences importantes, parmi les quelles on peut citer l’éclatante absence presque totale des corniformes (bovidés) au Val Camonica et des ongulés au Bégo, il est quand même possible de déduire un évident degré de parenté en ce qui concerne les phases les plus anciennes, du Néolithique jusqu’à la fin du Bronze Ancien, c’est-à-dire à partir du début de l’activité des graveurs rupestres post-paléolithiques jusqu’à environ la moitié du IIe millénaire av. J-C. Le terme le plus récent correspond à l’épisode froid Löbben du troisième quart du IIe millénaire, déjà initié à la fin du IIIè millénaire, qui a porté un abaissement de la température d’environ 2 °C (MERCALLI s.d.) par rapport au maximum secondaire de l’optimum thermique Holocenique (moitié du IIIè millénaire av. J-C). Alors qu’il est possible d’assister dans le même temps à la cessation quasi totale du cycle de gravures préhistoriques du Bégo, qui n’est pas par hasard la zone altimétriquement la plus haute, il faut se demander si et en quelle mesure la variation climatique peut être impliquée dans cette disparition, surtout en ce qui concerne les activités d’alpage estival, qui sont très probablement strictement liées avec l’exécution des gravures rupestres.

La confirmation de ces correspondances chrono-thématiques comporte en conséquence la nécessité de hausser la chronologie des phases les plus anciennes du pôle des Alpes Maritimes, en syntonie avec le Val Camonica, jusqu’au IV millénaire av. J-C, probablement à son début, sinon jusqu’à la moitié du Vè et au Néolithique Cardial, attesté archéologiquement au Gias del Ciari. C’est-à-dire que la sédentarisation liée à l’utilisation agricole du terroir a eu, pendant des phases pas lointaines de son commencement, une correspondance iconographique précise, ainsi que symbolique, qui est bien enregistrée dans le cadre de l’archéologie rupestre. Il est possible d’en dire de même pour la phase suivante, qui est dominée par la représentation d’armes, indice probable de la nécessité d’ostentation des objets de prestige, à leur tour dérivés de l’accumulation du surplus agricole.

FIG. 8 - MISE EN PARALLELE DES PHASES ANCIENNES DU MONT BEGO ET DU VAL CAMONICA. A gauche, Mont Bégo, seriation stylistique (élaboration 2009 et clichés A. Arcà) ; à droite, Val Camonica, seriation stylistique, basée sur ANATI 1972, DE MARINIS 1988 et 1994, FOSSATI 1991, ARCA 2005a et 2007 (relevés Orme dell’Uomo, à l'exception de IIIB de ANATI 1972).

FIG. 8 – MISE EN PARALLELE DES PHASES ANCIENNES DU MONT BEGO ET DU VAL CAMONICA. A gauche, Mont Bégo, seriation stylistique (élaboration 2009 et clichés A. Arcà) ; à droite, Val Camonica, seriation stylistique, basée sur ANATI 1972, DE MARINIS 1988 et 1994, FOSSATI 1991, ARCA 2005a et 2007 (relevés Orme dell’Uomo, à l’exception de IIIB de ANATI 1972).

Ainsi, de cette façon, nous pouvons tenter de proposer un cadre uniforme pour les phases anciennes des deux pôles de l’art rupestre alpin (fig. 8), dans lequel il est possible de distinguer deux cycles principaux, provisoirement définis avec un attribut de qualification.

  • 1. Cycle topographique (« le signes de la terre »), IVe millénaire av. J-C, qui comprend :
    – pour le Val Camonica (ARCA’ 2007) le style II, phases IIA (topographiques à taches ; Néolithique récent, première moitié du IVe millénaire av. J-C) et IIB (topographiques géométriques ; Néolithique Final-âge du Cuivre 1, deuxième moitié du IVe millénaire av. J-C) ;
    – pour le Bégo (ARCA’ 2009) le style I, phases IA (topographiques à anneaux et à taches ; première moitié du IVe millénaire av. J-C) et IB (topographiques géométriques ; Néolithique Final-âge du Cuivre 1, deuxième moitié du IVe millénaire av. J-C).
  • 2. Cycle monumental (« le signes de la terre / les signes de la guerre ou du pouvoir »), IIIe millénaire av. J-C, qui comprend :
    – pour le Val Camonica le style III (DE MARINIS 1994), phases IIIA1 (compositions monumentales sur roches et stèles – avec, entre autres, poignards, hallebardes, bovidés et attelages, figures humaines en ligne, cerfs, bouquetins, tapis, bijoux, soleils – ;  âge du Cuivre 2, première moitié du IIIe millénaire av. J-C), IIIA2 (compositions monumentales sur stèles ; âge du Cuivre 3, troisième quart du IIIe millénaire av. J-C) et IIIB (compositions des armes et outils ; âge du Bronze Ancien, 2200-1600 av. J-C) ;
    – pour le Bégo (ARCA’ 2009) le style II, phases IIA (bovidés et attelages au corps linéaire, araire à bêche, poignards et hallebardes – lame à la base droite  – ; âge du Cuivre 2, première moitié du IIIe millénaire av. J-C) et IIB (bovidés et attelages au corps plein, araire à bêche, poignards – lame à l’épaule tombante/rhomboïdale – et hallebardes – lame allongée – ; âge du Cuivre 3, troisième quart du IIIe millénaire av. J-C) et le style III (poignards au manche fondu,  hallebardes avec rivets, araire à pioche  ; âge du Bronze Ancien, 2200-1600 av. J-C).

Il faut souligner que l’existence des correspondances chrono-thématiques dans l’art rupestre alpin n’est pas une caractéristique exclusive des phases les plus anciennes et n’est pas limitée aux deux pôles. En excluant le rapport entre Val Camonica et Valtelline, qui font partie du même complexe, nous pouvons bien trouver d’autres parallélismes et synchronismes : en ce qui concerne le Chalcolithique, l’iconographie de tradition mégalithique et des statues-stèles est largement répandue, et pas seulement dans les Alpes ; concernant l’âge du Fer, les thèmes liés à la chasse (cerf ou bouquetin), au duel, à l’ostentation de force et fierté, s’expriment de manière homogène aussi bien en Val Camonica, qu’en Haute Maurienne (Aussois ; BALLET, RAFFAELLI 1990 ; 1994) ; pour la fin de l’âge du Fer-début de la romanisation, la présence de figures d’haches à large tranchant et de guerriers au corps carré, ces derniers étant probablement influencés par les combats de gladiateurs, est commune au Val Camonica, au Val Cenischia (Carolei ; ARCA’ 2009a) et à la Haute Maurienne (Sollières ; NELH 1980 ; BALLET, RAFFAELLI 1990). Tout cela ne peut et ne doit pas démontrer une identité ethnique entre les auteurs des graveurs rupestres, mais peut bien souligner la présence  d’éléments culturels et symboliques communs. Ce qui est démontré, en définitive, c’est l’utilité et la puissance de ce genre des comparaisons, qui sont seulement possibles sur la base d’une documentation détaillée et fiable, et qui représentent un instrument fondamental pour une meilleure compréhension, en termes de chronologie et d’interprétation, de l’art rupestre des Alpes. Nous pourrions même dire pas uniquement des Alpes, alors que le cadre est sûrement bien plus étendu, comme cela est démontré par les compositions d’armes chalcolithiques, surtout des poignards et des hallebardes, qu’il est possible de trouver jusqu’à la Galice et à l’Haut Atlas marocain. Mais là, il s’agit d’un autre sujet.

Andrea ARCÀ
aa_arca@yahoo.it
Le Orme dell’Uomo (Val Camonica, BS – I)
et Istituto Italiano di Preistoria e Protostoria



1. Ici Anati cite une vaste distribution “des côtes atlantiques de l’Iberie à l’Ukraine et aux côtes de la Mer Noire”, ainsi que des représentations comme les scutiformes, les idoles et les corniformes stylisés (BELTRAN et al. 1970, pp. 175).

2. Pour l’auteur la période campaniforme comprenait aussi l’horizon dit de Remedello, qui est au contraire aujourd’hui reconnu plus ancien (âge du Cuivre 1 et âge du Cuivre 2, 3400-2400 av. J-C).

3. D’autre part des exemples liés au début du Chalcholitique ne sont pas montrés.

4. On pourrait soupçonner une possible antériorité ou simultanéité de quelques signes et compositions de tradition mégalithique ancienne.

5. Les exemples sont pris en consultant BICKNELL 1913,  LUMLEY DE 1995 et LUMLEY DE et al. 2003b.

6. Fig. 83 de 1 à 3 à page 139, section “armes et outils”. Roches spécifiées dans les illustrations : fig. 3 z. VII gr. I r 17, fig. 24 z. VI gr. I r. 15A, fig. 2 z. IV gr. III r. 8C.

7. Fig. 82 de 1 à 8 à page 138, section “armes et outils”. Roches spécifiées dans les illustrations : fig. 776 Autel, fig. 1 z. VII gr. III r 11beta, fig. 6 z. VII gr. I r. 8 (Chef de Tribù), fig. 1 z. VI gr. II r. 5, fig. 6 z. VII gr. I r. 8 (Chef de Tribù), fig. 7 z. VII gr. I r. 8, fig. 2 z. VII gr. I r. 18, fig. 17 z. IV gr. II r. 20A.

8. GALLAY 1981, taf. 5, fig. 110 (de J. Cordier/M. Gruet).

9. Section “armes et outils : fig. 82.1 à p. 138 (fig. 776 Autel) ; fig. 83.13 à p. 139 (fig. 847 Autel) ; fig. 84.11 à p. 140 (fig. 73 de z. IV gr. III r. 10A) ; fig. 84.14 à p. 140 (fig. 82 de z. X gr. II r. 18C) ; fig. 85.2 à p. 141 (fig. 4 de z. IV gr. II r. 6G) ; fig. 85.13 à p. 141 (fig. 865 Autel) ; fig. 89.1 à p. 145 (fig. 1 de z. III gr. I r. 7).

10. Il faut  noter aussi une bonne correspondance avec les poignards en bronze type Butterwick ou Milston avec les rivets sur la base légèrement courbe de la lame, si bien qu’avec le spécimen de Wilsford avec la lame en cuivre et les rivets en bronze (GERLOFF 1975). La particularité de ces poignards est d’avoir conservé le manche en bois ou avec des parties en os : c’est ici qu’il est possible de trouver la meilleure correspondance avec la forme des manches évasés de certains poignards du Bégo. Le cadre chronologique pour ces poignards britanniques-armoricaines tombe au début du Bronze Ancien, ou au passage Campaniforme-Bronze Ancien, fait souligné par la coexistence de cuivre (lame) et de bronze (rivets). Ils précèdent de toute façon les poignards au manche fondu.

11. GALLAY 1981, taf. 3, fig 44 (Blandas) ; taf. 4, fig. 67 (Gergy), 85 (Soyons, de J. Bill), 86 (Avignon, de J. Courtin).

12. La référence est ici faite  aux poignards piquetés aussi bien qu’aux petits poignards en filiforme ; ces derniers ne sont pas rendus dans le relevé.

13. Section “armes et outils” : fig. 81.5 a p. 137 (fig. 72 de z. IV gr. III r. 10A) ; fig. 82.13 à p. 138 (fig. 60 de z. IV gr. II r. 19) ; 84.21 à p, 140 (fig. 5 de z. IV gr. I r. 5B) ; fig. 84.22 à pag. 140 et photo p. 170 (fig. 5 de z. IV gr. I r. 5B) ; fig. 85.8 à pag. 141 (fig. 46 de z. VIII gr. VII r. 2).

14. Ici les poignards sont associés aux hallebardes type Villafranca (âge du Cuivre 3).

15. BICKNELL 1913, table. 13 fig. 70.

16. BICKNELL 1913, table. 13 fig. 18.

17. Pour Pomarance BIANCO PERONI.

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